mercredi 23 décembre 2015

Déchéance de nationalité

Il y a plus de deux siècles de cela dans une pièce brillante et à la prescience révolutionnaire Beaumarchais par la voix de Figaro dénonçait les nobles qui ne devaient leur position qu'à leur naissance. Aujourd'hui Manuel Valls s'est livré à une déclaration solennelle où tous ces principes qui fondent la république ne figurent plus que comme des pots de fleurs dans une décoration où comme Taubira dans une conférence. En annonçant que la déchéance de nationalité figurera dans la Constitution il fait entrer le plus officiellement qui soit dans les esprits l'idée qu' en France binational se prononce soupçonnable. Chacun sait  que la perspective de ne plus pouvoir se présenter aux municipales à Locminé ou de tenir un bureau de poste à Issoire, qui sont pourtant toutes les deux d'attrayantes cités, a des vertus dissuasives nulles. Dire que tout cet assemblage de rodomontades puisse avoir la moindre efficacité contre Daesh a autant de crédibilité que prétendre que la Ve république ferait barrage contre le Front National, alors même qu'elle en est la matrice. La mesure vise donc bien autre chose. Désigner des boucs émissaires.
Sur toutes ces mesures beaucoup ont ressorti des archives les déclarations de dirigeants du PS qui condamnaient lors du discours de Grenoble en 2010 de Sarkozy le même projet de déchéance de nationalité. On peut se rappeler aussi que précédemment ce même Sarkozy, dans un livre Libre, avait fait part de son soutien au droit de vote aux étrangers pour les élections locales. En 2012 dans le discours du Bourget Hollande s'engageait en campagne dans un discours républicain. Que ces deux politiques puissent ainsi parcourir autant de chemin de la gauche à l'extrême-droite sans être frappé de ridicule doit quel que peut nous interroger sur nos institutions. Malgré bien des interrogations depuis mon départ du PS il y a 2 ans je ne suis pas parvenu à déterminer si la Ve République a corrompu ou révélé les qualités et les convictions de nos dirigeants. Ce type de questionnements parait aujourd'hui une question d'oeuf et de poules. Le résultat reste le même. Mais il me parait maintenant établi qu'elle nous mène assez sûrement au précipice. Je  laisse à chacun cet interrogation. Qu'y a t'il de pire. Faire rentrer M Philippot ou Mme Le Pen dans un gouvernement ou mettre en application leurs idées ?

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