samedi 6 juillet 2013

A la fin de l'envoi, je touche











    Ce jour là, je pestais . Le Théâtre National de Bretagne, entreprenant  son  ravalement de facade,  avait généré un grand chambardement . Les spectacles ayant été délocalisées dans des salles périphériques, il m'avait fallu vingt minutes pour trouver sur le plan des lignes de la STAR comment me rendre à  " Place Royale  " .  Dans le bus je n'avais même pas une place assise et devais me cramponner à la barre pour ne pas tomber. C'est cette vigilance qui me fit entendre une jeune fille qui s'informait auprès du chauffeur de l'arrêt correspondant au Théâtre. J'aurais donc au moins des compagnons d'infortune me dis je, reluquant  dans son dos sa chevelure chaton foncé. Nous étions encore à deux arrêts de notre destination  lorsqu'elle fit mine de descendre. La voyant  sur les marches je  lancais

" Vous vous trompez,  c'est l'arrêt suivant pour aller au Théâtre ".

"Elle se retourna pour me sourire

"Merci, je suis un peu perdu je crois. Comme je viens de m'abonner et je crois que c'est un nouveau lieu je ne connais pas et puis il faut bien dire que c'est loin du centre d'ailleurs je n'avais jamais pris cette ligne....."

En plus d'être souriante elle était  donc volubile. Nous échangeâmes quelques formules cordiales. Le bus s'arrêta Station Corbière.  Je lui fis signe que c'était la bonne. Sur les quelques mètres nous menant  au Théâtre on se fit les présentations.   Elle poursuivait un mémoire "*Parapluie, attribut du comique chez Chaplin, outil du burlesque chez Tati et signe du tragique chez Angélopoulos " sous la direction du Professeur Grédron.
J'étais allé à la fac' mais m'en étais sorti . J'étais maintenant DanDylettante et un futur écrivain,  prétendant saisir le réel  par un grand jeu d'artifice, m'étant choisi un  nom de plume, Ostinato,  le nom de l'ami imaginaire de mes 18 ans.


Sorti du théâtre, nous allâmes prendre un verre dans un troquet. Elle me parla de sa vie, ses projets, ses goûts, évoqua  les auteurs russes. J'étais à domicile, citais la litanie de mes slaves Gontcharov, Tchékhov, Grossmann, Dostoievski,  Pelevine, Prilepine, dit de Gogol que toute la littérature russe était sorti de son manteau, de Pouchkine qu'il était bien surfait, que pour le cinéma il ne fallait pas s'arrêter à Eisenstein mais qu'il y avait Barnet aussi...."

"Ah moi en cinéma j'aime beaucoup Godard, pour son sens du montage, et puis aussi Kubrick bien sûr  parce que c'est le metteur en scène stratège  qui parvient à poser ses règles face aux studios, et puis les premiers films d'Egoyan son  sens du puzzle dans le récit, son utilisation de la vidéo, ceux de Carax pour sa cinéphilie qui sauve son cinéma de l'autisme , certains de Greenaway, l'oeuvre de Edward Yang pour la mélancolie qu'il accorde à chacun de ses personnages, Max Ophuls, les rôles de Pierre Richard, la moustache de Jean Rochefort ... tant d'autres..."

Ah,  nous étions fait pour nous attendre.



Le lendemain je  trouvais sur Facebook une demande d'ami qu'il ne me restait plus qu'à confirmer. Nous frayâmes donc dans ce terrain de jeu .Elle y était, insaisissable,  pouvait pour un oui ou pour un non lâcher un laconique " C'est bien çà ..." à cette vidéo qui m'avait demandé presque un WE de recherches sur le net





puis quelques mois de silence passé,  me lancer tout à trac un "Bon anniversaire .... Toi " avec ce discret accompagnement




avant de se livrer à un claviardage frénétique. Pour ma part, même si je ne l'aurais échangé contre rien au monde, je restais soupirant, coulé dans la position de l'aimant. Comme mes congénères le savent bien, elle se situe précisément un quart d'heure avant la déclaration d'intention délictueuse. Je savourais donc ce moment des possibles  ou rien ne  m'était interdit puisque l'on ne m'avait encore rien refusé.

Tout ceci dura, des jours et  des semaines s'écoulaient  et un peu de moi aussi.



Il me fallait bien me résoudre  à rompre le suspense.  Elle revenait de ses vacances, passé à Barcelone,  le 6 Septembre. Je l'invitais le jour même à passer chez moi . D'habitude nos retrouvailles se passait  " t'amène les chips et moi le Banga ". Cette fois ci j'avais décidé de passer au mode romantique, qui n'est jamais que le flonflon qu'on mets à la formulation de nos désirs. Je n'avais reculé devant rien, lumières tamisées et bougies, Tiramisu agrémenté d'amaretto et accompagné de Jurançon,musique qui, comme le disait mon neveu fait des bisous, Al Green, Barry White, Macy Gray, Portishead ou Christophe  au choix









Je l'entendis arriver dans l'escalier pendant que par une sorte de réflexe inconscient je farfouillais de mon smartphone sur son Facebook  et c'est à l'instant précis où elle fit claquer ma porte que par un simple clic  je lus qu' elle venait de modifier les informations sur son profil, alors qu'elle lancait dans le couloir de l'entrée cette formule rituelle " Comment tu vas bien mon petit poney ?" qu'elle m'avait réservée,  que je saisis que Camillia était dorénavant passée du vestibule de" célibat " à l'entrée au salon "en couple" , avec un bellâtre qui arborait sur sa photo de profil une caméra de dimension tout à fait respectable.

vendredi 5 juillet 2013

Vie de militant

Vie de militant

Lorsqu’il ne faut pas tant médire du militantisme. Il nous offre des déceptions que rien d’autre ne procure.

Lorsque tu prends ta carte au Parti, à 20 ans

Lorsque tu assiste à ta première Assemblée Générale

Lorsque tu entends des analyses politiques

Lorsque tu fais ta classe.

Lorsque  tu diffes des tracts

Lorsque tu colles des affiches

Lorsque durant un congrès tu jettes des coup d'oeil de droite à gauche pour apprendre comment tu veux voter

Lorsque tu intègre des analyses politiques

Lorsque tu reprends ta carte

Lorsque tu tentes de produire des analyses politiques 

Lorsqu’on te demande ta motion 

Lorsqu’on te demande ton analyse politique

Lorsque tu fais des cartes

Lorsque tu vas aux manifs pour voir des potes et que tu y tiens salon

Lorsque, durant une campagne municipale, le quidam à qui tu fais l’article pendant 15 minutes sur la vision transversale du projet et qu’il finit par te demander    «et, les pissotières ?…»

Lorsque tu figures dans le décor sur la tribune pendant les meetings
 
Lorsque tu bâtis l’avenir, puisqu’il nous appartient, dans un énième amendement au monde tel que nous le rêvons et foin du pragmatisme, cette inhibition soumise à l’ère du temps. On est très sérieux lorsqu’on est militant et incapable d’attendre d’être député pour avoir de l’esprit.

Lorsque tu entends que les idées ne traversant pas la rue pour serrer la main du quidam il faut bien que certains se dévouent, quitte, parfois, à marcher sur les pieds.

Lorsque contant en quelques mots pressés l’une quelconque de ces AG de congrès tu annonçais, péremptoire  «  Ca y est. On a instauré la société du temps libéré par les 32 heures, une Europe Fédérale, abrogé les lois Pasqua Debré, réduit le nombre des députés, dépénalisé l’usage des drogues, instauré le numérus clausus en prison, mis fin au nucléaire, donné le droit de vote à tous les résidents en France, accordé le mariage pour tous… »

Lorsque toutes ces résolutions, ces amendements, contributions, amendements, résolutions ou motions, cartographies intimes des champs du possibles, ne sont des engagements qu’envers nous-mêmes, ce n’est pas pour cela que nous n’allons pas les tenir.

Lorsque tu rédige un amendement sur un bout de papier pendant un congrès

Lorsque le Dimanche 21 Avril 2002, à 20 h …

Lorsque tu apprends à modérer ton enthousiasme, réserver ton admiration, marchander ton soutien..

Lorsque tu  savoure tes défaites, surmonte tes victoires, Lorsque tu parviens à distinguer l’une et l’autre.

Lorsque, qu’est ce que t’as bien pu faire de ton analyse politique


Lorsque tu te présente, à des élections
Lorsque tu te présente, à des électeurs
Lorsque tu te représente tes ambitions

Lorsque  quelqu’un te révèle qu’il a travaillé 4 ans, avec la femme d’un député

 Lorsque tu comptes combien de cartes tu as dans ton jeu depuis ces 17 ans

Ostinato. Louis René des Forêts

Ostinato c'est d'abord un procédé musical consistant à répéter une formule rythmique durant tout un morceau. L'illustration la plus connu est le fameux Boléro de Ravel.


 
 
        Ostinato est aussi un livre de Louis René des Forêts. Il fait partie des quelques livres qui m'ont marqué dans  mon existence de lecteur, avec les mémoires de Casanova, La Cerisaie de Tchekhov;la place de Annie Ernaux , La Guerre Des Boutons de Pergaud, Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac,  l'Illusion Comique de Corneille,  le dyptique Pour une Juste Cause et Vie et Destin de Vassili Grossmann Oblomov de Gontcharov  et tant d'autres ....
Louis René des forêts nait en 1918 dans le Berry. Il ressent d'abord, assez jeune, l'appel de la mer et entre à 13 ans dans un collège breton qui prépare à la carrière maritime. Il découvre Baudelaire, Rimbaud, Shakespeare. Il entreprend ensuite des études de droit et de science politique.
Mobilisé en 1939 il est ensuite renvoyé dans son Berry natal. Il entre dans la Résistance jusqu'à la Libération.
Il parvient à écrire quelques romans ( Les Bavards et les Mendiants en 1943 et 1946 aux éditions Gallimard ) et écrit des articles dans de nombreuses revues. Il se lie avec des auteurs comme Blanchot, Antelme, Bonnefoy.
En 1967 il fait paraitre Les Mégères de la mer aux éditions du Mercure de France. L'ouvrage restera ignoré du grand public. L'auteur, qui est sans doute marqué par la disparition de sa fille en 1965 à 14 ans, restera durant 30 ans confiné dans le silence . En 1997 il fait paraitre  Ostinato aux éditions du Mercure de France qui sera suivi de Pas à Pas jusqu'au dernier en 2000 et qui recevra un certain succès public grâce à une critique et un  bouche à oreille élogieux.

      Louis rené des Forêts disparait le 30 Décembre 2010.
 
     Ostinato n'est pas un roman . Il faudrait  pour cela une intrigue.  Ce sont ce que l'auteur  appelle des "fragments" tissé sur une trame biographique. il constate l'arrogance du langage inapte à rendre compte pleinement des choses , que ce soit l'horreur absolu des camps de concentration mais aussi la perte intime que représente le deuil de l'enfant. L'auteur organise son propre effacement . Il  compose par croquis de mots qui semblent chacun composer un monde en soi et  en même temps se répondre l'un à l'autre. Mais chaque pas que l'auteur fait en retrait c'est une invite au lecteur à investir l'espace laissé libre.   Ses fragments sont autant de compositions dont une simple variation dans l'ordonnancement peut modifier l'optique.
Ce recueil est fait pour être un livre de chevet dont chaque graine chemine en nous, rebrousse parfois chemin , s'égare, reprend sa route sans bien connaître sa destination.
"Ce ne sont ici que figures de hasard, manières de traces, fuyantes lignes de vie, faux reflets et signes douteux que la langue en quête d'un foyer a inscrits comme par fraude et du dehors sans en faire la preuve ni en creuser le fond, taillant dans le corps obscurci de la mémoire la part la plus élémentaire :- couleurs, odeurs, rumeurs -, tout ce qui respire à ciel ouvert dans la vérité d'une fable et redoute les profondeurs.

jeudi 4 juillet 2013

Monk est l'un d'entre nous





Monk    est une série télévisée US qualifiée couramment de policière  créée par Andy Breckman et diffusée à partir  du 12 juillet 2002 sur USA Network.
      Elle  décrit les aventures d'un consultant de la police de San Francisco, Adrian Monk. Celui-ci est un ancien officier de police qui a dû quitter les forces de l'ordre suite à une profonde dépression causée par l'assassinat de son épouse. C'est son infirmière, Sharona Fleming et son analyste Charles Kroger qui lui permettront de remonter en partie la pente. Son infirmière deviendra son assistante puisqu'il ne pourra se faire réintégrer dans la police. Il sera cantonné à un rôle de consultant de la police de San Francisco, dirigée par son ami,  le capitaine Leland Stottlemeyer. Les épisodes permettront de façon progressive de prendre conscience que Mr Monk est un être que son existence (notamment son enfance et son rapport à sa mère) a rendu plein de phobies. Cela en fait un mixte de Columbo et de Rain Man.
( Je vous renvoie à la fiche Wikipédia pour plus de précision)


       Je disais en préambule que Monk est une série qualifiée de policière.
C'est que Monk est un agent  destiné à subvertir la série policière. L'intrigue est la plupart du temps relativement classique. Plusieurs épisodes annoncent, de façon plus ou moins explicite qui est le meurtrier, ce qui l'apparente à la série Columbo.  L'enjeu est de savoir comment va réagir Monk face au défi, le "Whodunit", mais aussi face au monde qui l'entoure. La  série, en donnant de façon homéopathique les précisions sur son parcours, permet au téléspectateur de développer un fort sentiment d'empathie pour Adrian Monk. En parallèle elle prend soin de mettre son personnage en danger en bousculant ses repères, le mettant si l'on peut écrire dans tous ses états, notamment lors du tremblement  de terre ou il se retrouve incapable de s'exprimer et lors de ses voyages à New Yok et au Mexique.
     
       Monk est une série qui se distingue parce qu'elle décrit un homme assiégé par le monde qui l'entoure. Adrien n'est pas tant un enquêteur qu'un homme en quête. Il  mène une croisade pour parvenir  à celui qui a assassiné, puis celui qui a commandité l'assassinat de sa femme, Trudy. Soit dit en passant avec le peu d'anglais dont je dispose, True veut dire Vérité. Les petits cailloux disséminés au fil de la série montre combien, des années après, il reste fidèle à la femme de sa vie. A chaque Noël, il remet sous le sapin le cadeau qu'elle lui avait préparé et qu'il n'a toujours pas  ouvert, se bat contre la destruction du parking où elle a été assassinée, garde toujours en location le bureau où elle travaillait.

      C'est aussi l'histoire d'un héros qui, comme le Tintin de Hergé le fait avec le Capitaine Haddock et La Castafiore, se recompose une famille idéale avec le capitaine Leland Stottlemeyer et Sharona Fleming, qui sera remplaçée par Natalie Teeger. Ce sont eux qui lui pemettent d'affronter le monde qui l'entoure.. C'est parce qu'il est ce Rain Man qui ressent comme une agression toute variation de son environnement qu'il est un aussi brillant détective.Ce qui représente, comme il le dit lui même, "à la fois un don et une malédiction".  Sartre disait, dans "Huis clos" que " L'enfer c'est les autres". Pour  Monk l'enfer commence à ce monde qui l'entoure.
Il n'est pas indifférent de remarquer que la série a pour musique de générique un morceau de Jazz, musique auquel le philosophe était sensible.


     Cette série nous est destinée, parce qu'elle évoque l'un d'entre nous.

http://exergian.tumblr.com/post/241887024









Paroles originales Traduction
It's a jungle out there C'est la jungle là dehors
Disorder and confusion everywhere Tout n'est que désordre et confusion
No one seems to care Personne ne semble y faire attention
Well I do Mais moi, si
Hey, who's in charge here? Hé, qui est le responsable ici ?
It's a jungle out there C'est la jungle là dehors
Poison in the very air we breathe Du poison jusque dans l'air qu'on respire
Do you know what's in the water that you drink? Savez vous ce qu'il y a dans l'eau que vous buvez ?
Well I do, and it's amazing Eh bien moi je sais, et c'est incroyable
People think I'm crazy, 'cause I worry all the time Les gens pensent que je suis fou parce que je m'inquiète tout le temps
If you paid attention, you'd be worried too Mais si vous faisiez attention, vous vous en feriez aussi
You better pay attention Vous feriez mieux de faire attention
Or this world we love so much might just kill you Ou ce monde que nous aimons tant pourrait bien vous tuer
I could be wrong now, but I don't think so! Bon, je pourrai avoir tort... mais je crois pas !
'Cause there's a jungle out there. Parce que il y a une jungle là dehors.
It's a jungle out there. C'est la jungle là dehors.    

Le bizarre incident du chien pendant la nuit

   
 
Christopher a 15 ans, un père qui l'aime et s'occupe de lui, une mère qui a disparu, un rat . Il comprend la théorie de la théorie de la relativité mieux que les adultes qui l'entourent. Parfois il  essaye " d'imaginer une formule pour déterminer s'il était possible qu'un embouteillage soit provoqué simplement par des automobilistes ralentissent et l'influence que pouvaient exercer
a) la densité de la circulation
b) la rapidité avec laquelle les conducteurs freinaient voyant s'allumer les feux stop de la voiture qui ralentissaient devant eux  Ch 233, P 325.


     Christophe est un être que les mathématiques et les cadres rassurent .  " Quand je jouais au train électrique je m'étais fait un horaire des trains parce que j'aime bien les horaires. C'est parce que j'aime bien savoir quand les choses vont arriver " P 248, Ch 193.


       Christophe est autiste. Il n'aime pas les métaphores et la confusion qu'elle introduit dans son esprit . Il n'aime pas  la fiction et sa part de mensonge, sauf les romans policiers, particulièrement " Le Chien des Baskerville" de Conan Doyle, parce qu'il y voit la remise en ordre d'un bouleversement inopportun .

         Alors lorsqu'il découvre un matin le chien de la voisine assassiné il décide de découvrir le coupable, celui qui a troublé le monde qui lui est familier.


Je dis ailleurs
toute la sympathie que j'éprouve pour le détective Monk . On peut voir le héros du roman comme l'un de ses semblables . Lui aussi, atteint du syndrome d'Asperger, est assiégé par le monde qui l'environne, lui aussi est placé par son auteur en danger .



L'intelligence de 
Mark Haddon, c'est d'avoir choisi tout d'abord de placer son personnage face à des évènements ordinaires puis de faire son héros le narrateur du roman.  Il joue ainsi avec les codes du roman. Le schéma classique du roman c'est celui d'une situation initiale bouleversé par un évènement imprévu. Face à ce schéma, le héros autiste joue le même rôle que Monk dans une série policière.
C'est un agent subversif . Pour lui la simple mort d'un chien joue un rôle déclencheur. Il décide de mener son enquête et de le relater dans un livre qu'il veut placé sous le signe de la vérité.  Il essaie de se conformer aux codes ( ses descriptions sont des morceaux de  malices face aux codes romanesques " Siobahn dit que dans un livre on doit mettre des descriptions " Ch 223, P 281).
Ce roman est surtout réussi par la justesse, la finesse de son écriture qui place lecteur en empathie avec son personnage.

    Durant ce roman, Christophe va faire son chemin et apprendre à reconsidérer le monde qui l'entoure. Ce voyage sera laborieux, douloureux.  En somme, Christophe se retrouve confronté à la nécessité de grandir .
Il se peut bien que ce livre refermé il nous soit arrivé quelque chose aussi.

Cher François Hollande, concernant ce Mr Snowden

Je te sens un peu embêté dans cette affaire Snowden

Il se peut que tu manques d'arguments pour justifier aux yeux des américains, qui connaissent mal somme toute nos us et coutumes,comme quoi il ne suffit pas d'être à l'écoute pour comprendre. Tout ceci est fort compliqué.

        Mais on peut quand même saluer le fait qu'avec le petit épisode dans l'affaire de l'avion de M Moralès, président d'un pays qui en plus d'exister se prétend souverain, les pays de l'Union Européenne ont enfin fait preuve d'une action coordonnée en lui refusant dans un bel ensemble  l'accès à leur espace aérien. Bravo les gens, encore un effort.

              Je te file donc une liste de quelques réfugiés que la France hébergea durant toutes  ces années.
Je suis sûr que Obama comprendre qu'avec une telle tradition nous ne pouvons qu'accepter la demande d'asile politique de Snowden.


Jean Bedel Bokassa  Empereur  diamantaire du Centrafrique de 1966 à 1976 il se refugia quelques temps à son château d'Hardricourt en Yvelines avant de se rendre, de lui même, à Bangui.


Driss Basri
  Il fut durant plus de 20 ans de 1979 à 1999 le ministre de l'intérieur du roi Hassan II durant ce que l'on appella les années de plomb. après son éviction par le roi Mohammed VI en 1999 il s'installe en France à partir de 2002 pour mourir en 2007 dans un hôpital parisien.



Jean claude Duvallier   Dictateur qui succéda à son dictateur de père à la présidence de l'Haiti de 1971 à 1986 où il fut chassé du pouvoir et s'exila en France. Je cite la fiche Wikipédia " En 1998, un photographe haïtien, Gérard Bloncourt, forme un comité à Paris pour obtenir le procès de Duvalier. À cette époque, le ministre de l'intérieur français dit qu'il ne peut pas vérifier si Duvalier est encore dans le pays à cause de la mise en application de la Convention de Schengen qui abolit les frontières intérieures des pays signataires " ( en 1998 le gouvernement était, si je ne me trompe français )


( Aucun d'entre eux ne reçut certes le statut de réfugié politique. Nous sommes d'accord sur ce point. Mais le fait que le gouvernement français pris grand soin à chaque fois qu'aucun souci ne leur soit causée par la justice française ou de leurs pays d'origine vaut bien la délivrance d'un formulaire de réfugié politique par l'OFPRA, ce me semble )

Bien amicalement


mercredi 3 juillet 2013

Le village du pêché

Le Village du pêché est  un film soviétique muet en noir et blanc datant de 1927.



        Il a été réalisé par Olga Preobrazhenskaya (selon la jaquette de mon DVD) ou Préobragensky selon le même DVD.

Ne connaissant que fort peu le cinéma soviétique  je ne saurais vous dire s'il est exceptionnel à l'époque qu'une femme réalise des films. ( pour mémoire permettons nous au moins ce petit rappel, le premier réalisateur de l'histoire du cinéma fut une réalisatrice ) .

L'histoire se déroule dans la communauté villageoise de Riazan juste avant que la Russie rentre dans la guerre de 1914. Alors même que'il a été réalisée en 1927 le film ne semble nullement faire oeuvre de propagande en faveur du régime soviétique. Il décrit longuement des scènes de vie paysanne, en pleine empathie avec la nature. Scènes avec des lavandières, récolte, mariage, fête de village tout ceci décrit avec un luxe de détails.



  Ses scènes sont plendides, grâce à la photographie de Konstantin Kuznetsov qui compose une image qui tient des tableaux des photographes pictorialistes. Ceci est souligné par la musique composée par Serguei Dreznin dans la version restaurée, par l'université de Chicago,  qui comporte des mélopées prenantes de femmes de Riazan enregistré parfois il y a plus d'un demi siècle. L'ensemble tient déjà en soi du chef d'oeuvre. Mais ce n'est pas tout.

Ce qui compte c'est aussi ce que la réalisatrice fait avec ses personnages. Son scénario a été coécrit avec Boris Atshuler, mais on sent dès le début de quel côté il penche.

Nous sommes donc en 1914, au printemps. Le film débute avec des lavandières se moquant du fermier Vassily Shironine qui tente de passer difficilement avec son chariot  à travers le lac.

Anna et Ivan tombent tous deux amoureux, se marient donc et s'installent dans la famille de Ivan. La nouvelle de la guerre survient. Ivan doit donc partir avec tous les jeunes mâles du village pour rejoindre l'armée.
Anna se retrouve seule dans la maison dominée par le patriarche, Vassily Shironine.


La réalisatrice décrit sans équivoque combien celui ci domine toute sa maisonnée en distribuant des cadeaux au femme qui sont à son service selon ses caprices.  Il fait des avances à Anna et finit par la violer ( même si on peut considérer que la scène n'est pas aussi explicite que cela on devine clairement qu'il a abusé d'elle. Que ce type de thématique puisse être abordé en 1927, en Russie, pays ou le système de domination masculine devait avoir encore de beaux restes laisse songeur)



Que va t'il arriver de Anna, qui tombe peu après enceinte ? Ivan reviendra t'il de guerre ?
Je vous laisse le découvrir dans le film. Celui ci tient du mélodrame éprouvé. Le muet fait que le jeu se concentre souvent dans le roulement des yeux, qui semblent déployer plus d'énergie que tout le reste du corps, et le battement des bras. C'est un genre. Mais le final, la façon dont une tension est instaurée, à la fois par l'image, le jeu des acteurs et la mélopée lancinante de la musique est admirable.




( Le DVD est distribué aux éditions Montparnasse dans une fort attrayante collection de classique russe au côté du grand Chef d'oeuvre Le Bonheur de Alexandre Medvekine).

lundi 1 juillet 2013

Pontivy Journalimze

J'aime l'humour. J'aime l'humour dans toutes ses nuances et ses innombrables acceptions, j'aime l'humour de toutes ses couleurs chamarrées. J'aime l'humour.

Sauf


Sauf que j'ai un peu tendance à me demander " mais c'est de qui qu'on rit là ? ". Chacun ses vices.

Donc quand j'ai vu ce post de Pontivy Journal j'ai tiqué 






      Pour mémoire les femmes possèdent le droit d'ouvrir leur propre compte bancaire depuis 1965, même à Pontivy. Pour autant elles sont beaucoup plus que les hommes soumis à la précarité.  Les femmes sont moins payés que les hommes, à poste égal.
Ce qui rappelle ceci

Via 

             Alors, intrépide voir téméraire, je me suis permis d'interpeller sur Facebook et Twitter l'auteur de ce post  @quefflec 




 
Je vous communique une partie de nos échanges





 Vous pouvez tous admirer l'impeccable sophistication du raisonnement et son aptitude à se remettre en cause.



(je m'excuse par ailleurs pour les coquilles dans mes tweets. La nouvelle version de Twitter pour Android me les brise menu)
@quefflec semble considérer que, puisque je suis militant au Parti socialiste, ceci conditionne tous mes actes.  De plus il sous entend, à moins que j'ai mauvais esprit, que faire de la politique ca sent pas bon, alors que tenir des propos sexistes, c'est tellement Bath.

Mais la fête n'était pas fini. Mr  @quefflec twitta, sur le compte Twitter utilisé dans le cadre de son activité de CM de Pontivy Journal, ce lien vers son compte Facebook personnel. 


Je m'en voudrais de vous dissimuler ceci. Ce compte était accessible alors que je ne suis pas dans les amis de M mais que j'ai seulement Liké Pontivy Journal. ( ce qui doit vouloir dire que ceci était visible à beaucoup de gens )




Je me suis donc permis de faire circuler sur Twitter et Facebook une copie d'écran de cette oeuvre d'art qui s'interroge tranquillou sur ma santé mentale (tout en ayant quand même quelques soucis de grammaire) et me considère comme issu d'une relation consanguine (ni mes parents, ni mes frères et soeurs n'avaient spécialement demandés à participer à la fête). M Quéffélec porte quelques responsabilités dans ce qui peut s'écrire sur son mur Facebook. Ceci entraina automatiquement mon blocage sur le profil Facebook  et mon interdiction de commenter les posts de Pontivy Journal. Comme quoi M quéffélec sait, parfois, être attentif.

                      Du coup, n'écoutant que son courroux, coucou M Quéffélec appelle la Fédération du Parti socialiste pour se plaindre de la campagne de diffamation que je mène à son encontre et qu'il serait temps que les autorités compétentes viennent me morigéner.


D'ailleurs depuis je tremble en entendant le téléphone, qu'il ne soit parvenu à retrouver ma professeure de Français de 4e et qu'elle ne vienne me disputer. Il est vrai que considérant les fautes qui émaillent nombre de mes posts, il y aurait de quoi. LA PEUR.



Par ailleurs je vous livre ces tweets qu'il parait considérer comme des atteintes à son honneur au point de les sauvegarder en les favorisant, pour vous démontrer combien ma campagne fut acharnée










Tout ceci étant posé je m'interroge un peu sur la place que réussit à se faire ce type de personnage auquel on accorde tout d'abord de l'attention par compassion, de l'intérêt par habitude pour parvenir à se retrouver par le craindre, vu quelques messages reçus me recommandant de le laisser vaquer à ses affaires.
Pourtant il s'agit bien du même. Un Troll passé CM.


Mais est ce de ma faute si, à cette question qui, d'un prime abord, me paraissait assez simple ,





  il ne soit pas parvenu, après bien entendu avoir réuni le conseil de famille, consulté ses proches, son livret scolaire, son carnet de santé, son jardinier, sa boulangère, à déclarer que, tout bien pesé, et toutes choses étant égales par ailleurs, que non.

Pourtant nous parlons là d'un mec


( Note de service : Je n'ai pas, pour ma part, comme habitude, de pratiquer la censure envers ceux que j'interpelle ou que je critique. M Quéffélec, ou ses joviaux camarades, sont conviés à venir exprimer ici leur point de vue. Je serais heureux de comprendre pourquoi il est normal de tenir des propos sexistes, de refuser toute remise en cause de son point de vue, de tolérer, à minima, des attaques ad hominem contre quelqu'un qu'on n'a jamais eu l'occasion de croiser tout en lui refusant toute excuse comme la possibilité de se défendre tout en tentant ensuite de façon aussi grotesque que ridicule de faire pression indirectement sur lui. Enfin comment se fait il que je n'ai pas eu de réponse à un mail sur ce sujet envoyé au directeur de la Rédaction de Pontivy Journal Vendredi après midi. Je brûle d'apprendre. ) 

Edit du 2 Juillet à 19 H50 
Vous pouvez tout d'abord remarquer dans les commentaires que le dénommé Fanch Hillion, contacté par mes soins sur Facebook, se confond ici en excuses. Dont acte.
Par contre Mr Quéffélec après un échange téléphonique à mon initiative semble campaer sur ses positions considérant que des messages, qui n'étaient pas les miens sur Twitter et se permettaient de le chahuter rudement valent bien ceux qui s'interrogaient sur ma consanguinité ou sur mon équilibre mental sur son mur Facebook personnel. 
Je vous laisse admirer la page Facebook de Pontivy Journal 




(Par ailleurs il a suspendu son compte Twitter  @quefflec)